Visite du Miniworld de Lyon, Partage d'impressions
A 3 jours d'intervalle, hasard du calendrier, deux membres du club ont visité Miniworld à Lyon, le projet français dans la philosophie du très connu Miniature Wunderland allemand. Ils nous font partager leurs impressions.
C’est la lecture d’un article du RMF de février 2015, qui m’a donné envie de suivre la construction du réseau Miniworld puis de m’y rendre quand l’occasion s’est présentée. Défini comme un réseau ludique, celui-ci à pour objectif de promouvoir le train miniature dans un cadre haut en couleurs et effets de lumière, auprès d’un large public, petits et grands, mais loin de la foule des amateurs « spécialistes » des expositions habituelles. Des circulations multicolores, telles une BR 186 « Vincent Van Gogh » tractant des voitures Thello, croisant une rame VSO tractée par une CC7100, dans un décor de gare du Jura ou stationne le Glacier Express des Rhb, à l’échelle HOm. Sacrilège pour les puristes, mais quelle diversité d’idées pour les plus grands dans les yeux desquels brille l’enthousiasme. Puis, après un moment, on oublie presque les circulations au milieu de toutes ces scènes admirables de détails : Le banquet dans le village d’Astérix d’un parc d’attraction ; ce chantier routier, ou l’on découvre un avion oublié entre 1940 et 1945 ; la centrale nucléaire et son voisin de village fantôme ; le terminal containers où le portique se déplace très lentement …et Bob l’éponge au fond du lac de Voughan. Et tant d’autres personnages à découvrir. Mais il y a en permanence, ces trains qui passent et repassent lentement, et ces TGV qui filent sur la voie rapide presque en fond de décor, de collines en vallées sur de beaux viaducs, surplombant villes, villages, gares, centres sportifs, lacs et rivières. On ne compte pas les rivets, on ne critique pas la couleur du ballast, on en prend plein les yeux.
Patrice Heuze
En englobant miniworld d'un regard panoramique, on a peine à croire qu'un tel ensemble ait nécessité autant d'heures de travail (4 ans et demie). Puis en se plongeant dans le détail du décors (soigné !), on réalise le travail de fou auquel se sont adonné les créateurs. Et c'est sans doute là qu'est née l'envie de se lâcher et de semer partout des clins d'oeil, plus ou moins cachés sur le décor, parfois en référence à des scènes de film. C'est astucieux, fin, drôle. Rapidement, on est pris dans un jeu de recherche des nombreuses "anomalies" (vous en trouverez dans les photos). Quel plaisir! Le train est bien présent mais assez discret. Toutes les 20 minutes, l'éclairage se fond en mode nuit, révélant un éclairage des bâtiments, de la fête foraine, des tentes de camping, des véhicules, etc. C'est un vrai atout qui rend l'ensemble magnifique et le démarque des réseaux habituels d'exposition.
Les défauts maintenant : Quasiment rien n'est patiné, bâtiments comme matériel roulant. Les automatismes révolutionnaires qu'on nous a survendus dans les revues ne fonctionnent déjà plus beaucoup, seulement quelques mois après l'ouverture. Les véhicules routiers se rattrapent et poussent ceux qui les précèdent, quand ils ne se renversent pas. Le respect des feux tricolores est irrégulier. Les éoliennes et les manèges de la fête foraine tournent beaucoup trop vite. Les trains stoppent brutalement en respectant les zones de bloc automatique. Bref, on est loin de la recherche de réalisme. Pour résumer, c'est une visite ludique à faire au moins une fois, même pour les puristes. L'oeuvre est remplie de charme. C'est une autre philosophie du modélisme, complémentaire des expositions que nous connaissons.
José Dunogeant
